« Léon » 2eme de l’IRC double
Bravo Loulou (Louis-Marie Dussère) pour cette victoire nette et sans bavure en IRC équipage à bord du JPK 1080 « Raging Bee » dans une classe où le niveau était vraiment super haut.
Toujours très fédérateur, Louis-Marie à combiné à bord de son redoutable « Raging Bee » un équipage mélangé de jeunes loups du match racing et de copains très expérimentés des course au large.
Le cocktail a super bien fonctionné car « Raging Bee » remporte 4 des 5 manches courues face à des bateaux redoutables comme Pen Koet (triple vainqueur du Spi) mais aussi nombre d’IRC 1 comme « Codiam », « Cocody » (JPK 1180), Fast wave (JPK 1180 ou « l’Ange de millon ».
Bravo Loulou, very good job !
En double et avec plus de 60 bateaux inscrits, la lutte a été magnifique surtout que les conditions étaient au rendez vous .
A bord de « Léon » , Fred Duthill a eu la gentillesse de me rejoindre pour cette course .
Fred, magnifique vainqueur de la dernière étape de la solitaire et second du général est un hyper actif qui avec cette place acquise avec un budget et un entrainement plus que minimum prouve une fois encore l’étendu de son talent. Fred est aussi le patron de voilerie Technique voiles et me rejoint donc à bord avec quelques nouvelles voiles plus punchy pour m’aider à trouver la carbu quand le vent est en dessous des 8/10nds .
Course 1
Pour cause d’inscription tardive, le président de la SNT a exigé que nous allions nous amarrer à Port Haliguen car apparemment à la Trinité les places manquaient !
Bref, vendredi matin il y a 35 nds à Port Haliguen et on essaye d’avoir des news du programme prévu mais rien sur le site internet et pas de réponse du comité à la VHF sinon, les infos sont sur le site. Donc, on imagine mal le comité lancer une manche aujourd’hui mais on décide de se préparer pour aller naviguer quand même car Fred n’est encore jamais monté sur le bateau! A 12 h, mon pote François Valraud nous appelle et nous dit qu’à la Trinité le comité souhaite lancer une manche à 14 h.
Les claques sont violentes à Port Haliguen et on se galère à décoller. Les amarres sont vite lachées mais après le grain le vent mollit sévèrement et prend 40° de droite nous mettant au près pour aller sur la ligne à 8mn de là ! Ce qui devait arriver, arriva ! Le comité confirme la procédure pour 14 h et ça va être trop court pour être à l’heure. A la VHF, Fred demande au comité un peu de clémence en décalant la procédure de quelques minutes mais non, le départ est lancé 4mn 30 avant que nous n’arrivions enfin sur la ligne. On est vraiment dégoutés et je suis furieux mais l’heure n’est pas au règlement de compte mais à se remettre vite en mode attaque. La flotte est déjà loin et descend sous spi vers le rocher de la vieille dans un vent médium mais avec beaucoup de rotations et donc quelques coups à jouer. A Houat nous sommes déja revenu en milieu de paquet et le passage du rocher est chaud quand même surtout que les multi croisent aussi en même temps alors que le vent regrimpe à plus de 25 nds. Ca croise et recroise babord/tribord entre les doubles et les multi et c’est vraiment limite casse bateaux surtout qu’à bord de « léon » notre palan de Gv est bloqué ce qui nous empêche d’abattre . A 2 reprises, virement en catastrophe pour éviter de se faire couper en 2 mais bon on sort du chaudron pour un bord de près assez serré à la bordé vers Méaban à 7 milles de là. Le bateau avionne à cette allure et on commence à bien revenir dans le match. Fred règle, je barre et on passe pas mal de monde au vent. Méaban approche et il va falloir se décider à envoyer ou non le « pépin » . Il y a des claques à + 30 nds et devant, ça n’a pas l’air de spier. Pour nous, c’est l’occasion de recoller au paquet de tête qui n’est plus si loin. On doit être dans les 10 à Méaban et on décide d’envoyer le spi lourd. Fred a la patate et ça aide à envoyer la bulle en tête de mât avant que ça ne gonfle. Le bord est très court (2 mn) quasi fausse panne mais « ça gère » et on reprend encore 3/4 places .
A suivre du près costaud jusqu’à sud Quiberon puis Bugalet avec des claques à plus de 30/35 nds sous GV haute et J3. Là encore on avionne et on revient dans le top 4.
Fred gère les bascules de vent nickel mais le dernier coup à gauche était de trop car l’adonnante est telle qu’on se retrouve 20° hors cadre. Dommage, on venait de passer « Sapristi » le SF 3300 de mon meilleur ennemi Alex Ozon qui est l’épouvantail de la Rochelle où il s’entraine assidument avec Cédric Poulhiny (ancien figariste également). « Wasabi » le JPK 1030 de Stéphane Bodin s’est aussi rapproché et la manche est encore potentiellement jouable.
Le dernier bord est court et pas assez ouvert pour spier, il faut aller vite à 90° du vent sous génois. Alex va vite sur ce bord et creuse sur nous. Je comprends mal pourquoi mais au virement le transfert de ballast ne s’ets pas bien fait et on a de la flotte sous le vent impossible à vider.
Sur la ligne c’est « Sapristi » qui claque devant « Wasabi » quand pour nous c’est quelques secondes qui nous manquent pour faire 3.
Nous sommes à la fois contents et très frustrés car les conditions étaient vraiment pour nous.
Course 2
Changement de décor ce samedi matin avec sur la Trinité une zone pétoleuse coincée entre 2 dépressions. Le vent devrait regrimper en milieu d’après midi mais pour l’instant c’est super mou!
Le comité envoie un parcours proche de celui de la veille avec re-départ « à l’anglaise » sous spi mais avec 6/8nds seulement. Avec Fred, nous ne sommes pas très fan car tellement aléatoire. Pour descendre à la Vieille, c’est du « plein cul » et il va falloir bien prendre les bascules et trouver les bons couloirs de pression.
Le vent est loin de sa butée droite et on décide donc de partir en bas de ligne pour avoir un meilleur angle de descente en babord amure quand la légère bascule annoncée viendra. On part bien et assez vite on arrive à s’extraire du paquet . A l’opposé de nous ( mais avec une ligne immense le décalage est colossal) « Sapristi », « Festa », « What else » et « Aileau » arrivent à glisser dans une petite veine de vent alors que le gros du paquet est plutot « collé » là haut. On jibe car le vent a commencé sa rotation mais ça reste mou même si l’angle est bon. On est très bien sur la flotte mais le groupe « fond de gauche » semble avoir toujours de la pression et c’est rageant car à la Vieille nous sommes juste derrière ce groupe de gauche alors que longtemps on pensait que ça allait « jouer pour nous ».
Le bord suivant est un retour au près dans du vent léger autour de 8 nds. En général, j’ai du mal dans ces conditions avec le bateau mais Fred est venu avec un nouveau génois, plus grand et assez puissant. Ce matin, le gréement aussi a été redressé et molli et, de fait, ça change radicalement le bateau qui est plus vivant et léger à la barre. Fred a pris la barre et il a vraiment le feeling. Il a des réglages différents des miens qui fonctionnent mieux dans ces conditions. C’est top j’apprends!
Le flotte s’est divisée au début de la remontée au niveau des « parcs à moule » immenses de Houat qu’il faut respecter en passant soit sur tribord soit sur babord.
« Festa », « Sapristi », « What else » sont partis à gauche et avec « Aileau » on a décidé de pousser à droite Le vent est supra instable avec des schift de 30° qui durent quelques secondes.
A gauche, ils touchent plus tôt la pression quand nous on joue la rotation en fin de bord. Au final au gré des recalages, on se retrouve tous à Méaban assez groupés même si nous sommes encore juste derrière le petit groupe. Sur le dernier décalage, ils ont touché un bel « ascenceur » et nous sommes bel et bien derrière, rageant!
A Méaban, le comité annonce la réduction de parcours avec arrivée directe au Trého devant la Trinité. Les chances de revenir sont faibles car c’est un peu la course des petits chevaux au près légèrement ouvert. Mais bon, le vent a grimpé et il faut juste aller vite. On sait pouvoir revenir en vitesse pure sur « Festa » le SF 3300 de JF Hamon (à la barre le super voilier et champion Maxime Paul). Alex et Cédric ont assez de marge et ils vont vite également tout comme le JPK 1080 « Aileau » mené par Olivier et Sylvain. On termine 3 mais sans regrets car on a bien navigué. Il manquait juste un poil de réussite sur le 1er portant .
« Sapristi » gagne donc sa 2eme manche et ça va devenir compliqué d’aller le battre désormais car il ne reste qu’une seule manche à courir et vu le niveau à bord on a compris qu’il ne feront pas d’erreurs.
Course 3
Conditions sublimes ce matin avec un bon 18/20 nds de NO et la lumière intense des conditions un peu fraiches.
Avec ces 350 bateaux qui sortent ensemble de la Trinité, le spectacle est magnifique.
Pour nous c’est encore un départ sous spi qui se profile et tjs la crainte de se faire masquer au départ. La réussite tient en gros à l’envoi de spi et au bon timing pour passer la ligne.
Fred prépare le sac à spi dans le balcon avant et prépare le tangon quand à la barre je cherche le bon trou pour me glisser en étant ni trop loin ni trop proche de la ligne pour ne pas griller le départ. Depuis la barre et dans les 30 secondes avant départ, il me semble que le sac est encore sanglé quand Fred me dit « non c’est la sanglette velcro » qui va lacher à l’envoi sauf que lorsque Fred droppe sa drisse rien ne vient et pour cause c’est bien le raban qui ferme le sac ! Il fonce devant, vire la sangle revient derrière, monte son spi mais ça y est on est couvert, masqué et on sait déjà que ça va être très compliqué !
La suite est un enchainement de petits décalages en empannant sans toucher au tangon pour essayer d’avoir du vent frais au travers du mur de spi. A un moment, sur une fausse panne le safran cavite sans aucune raison (peut-être une algue) et « je perds le bateau ». Nous voilà couché tangon dans l’eau à devoir larguer de la drisse pour le redresser. Fred nous remet tout ça d’aplomb vite fait bien fait et on reprend la descente sur la marque qu’on passe dans un paquet de bateaux tous serrés sous spi à demander de l’eau à la bouée.
C’est chaud et même très chaud car le bord étant court, forcément la flotte est groupée pour passer la marque. On doit passer 15 ou 20eme à la bouée et le moral n’est pas au top car devant, « Sapristi » s’est encore échappé. Il est parti au comité en perdant le bénéfice de la ligne mais en s’assurant du vent frais . Ils sont vraiment au dessus de la mêlée ces 2 là !
Si ça se passe bien pour certains, ça se passe moins bien pour d’autres. « Blue Skies » le JPK 1030 de Gérard Quénot est 5/6 eme au passage de la bouée juste devant « Wasabi » le 1030 de Stéphane Bodin. Jérôme, l’équipier de Gérard, borde son génois mais ca ne borde pas ! Le noeud d’écoute a laché et il faut remettre l’écoute en place. Avec le foc qui claque c’est trop dangereux et Gérard pousse la barre pour virer de bord pensant qu’il n’y a personne au vent derrière . Erreur « Wasabi » s’est déja décalé au vent et arrive tribord. Confusion, j’abats, je loffe les 2 bateaux se percutent fort et restent bloqués ensemble pendant que toute la flotte défile. Dur dur surtout pour Stéphane qui pouvait encore faire 4 ou 5 du général.
Pour nous c’est un scénario déjà connu, il faut aller vite et remonter toute la flotte. Ca tombe bien le bateau va super vite sur ce long bord de près ouvert et c’est impressionnant de voir comment le bateau se comporte dans la brise . Fred n’a pas son pareil pour régler le bateau et pour moi c’est top à la barre. Dans le dernier 1/3 du bord on est juste bloqué par un Figaro 3 irlandais qui nous bloque en navigant 10° au dessus du prochain way point i. Fred enrage et braille un peu sur le gars mais rien, il nous bloque et nous fait perdre un paquet de longueurs car au final on finira 20° plus abattu qu’au début du bord. On le sait naviguer derrière c’est la double peine car on doit composer avec la flotte au lieu de naviguer devant avec du vent frais.
Il reste un long près jusqu’à Bugalet avant le retour au largue serré pour l’arrivée sur la Trinité. A Quiberon nous sommes revenus dans les 6 premiers et avec notre carbu on se rapproche de la tête de course. Le dernier bord est serré et personne devant n’envoie son spi. Hey hey c’est bon ça ….Fred barre, je prépare vite fait le A5 et go on permute avec Fred qui hisse le pépin. On est à 115/120° du vent et avec 24 nds de vent ça se gère bien et surtout le bateau a pris 3 nds. On passe sous le groupe des 4 bateaux devant pour finir 2eme à 1mn 30 de « Sapristi » encore vainqueur !
Le bilan reste bon et on le sait très bien. Avec le même niveau d’équipage que sur « Sapristi » ce Spi Ouest France aurait pu être pour nous .
En tous cas. Merci Fred c’était top de naviguer ensemble et je n’ose pas imaginer si on s’entrainait régulièrement !