Du 16 au 22 juin 2012
la Duo Atlantique s’impose davantage chaque année comme un des grands rendez vous nautiques de la saison
Le format de l’épreuve qui se déroule par étapes sur une semaine dans les eaux de la Bretagne Sud entre la Trinité , Concarneau, Bénodet, Belle-Ile, le fonctionnement en double qui donne du travail à tout l’équipage, l’ambiance très conviviale à terre avec un niveau sportif homogène et de qualité.
Cette année c’était au tour de la SNT d’organiser l’épreuve et le moins que l’on puisse dire est que l’édition était très réussie sur tous les plans.
A bord de « Léon » le JPK 1010 du chantier, l’objectif après le Spi Ouest victorieux était de mettre le maximum de bateaux derrière !
Objectif atteint avec la 1ère place du général et 17 points d’avance sur le 2eme qui pourrait laisser croire que cela a été simple. Le principe du classement avec toutes les manches qui comptent ménage le suspense jusqu’à l’arrivée de la dernière manche. Je ne risque pas d’oublier cette 5ème manche où tout a failli basculer.
Après un départ « à l’anglaise » sous spi sous le vent de Belle-Ile, le vent n’a cessé de grimper tout au long de la journée; 28 noeuds au près pour nous remonter de « Bastresse » à « Nord Quiberon » (au passage « Léon » englué depuis le départ sur les bords obligés sous spi est remonté de la 8ème à la 2ème place avec un cap et une vitesse vraiment bluffante même pour moi qui connait bien le bateau!) le portant s’annonce chaud pour revenir sur le « trého » devant la Trinité. Le vent frôle maintenant les 30 noeuds et plus et l’empannage va s’imposer car la route n’est pas directe. Dans une « molle » à 25 noeuds, on décide avec Kévin d’envoyer la manoeuvre et ça se passe plutôt bien sinon que la cloche du tangon reste bloquée sous le vent et qu’ensuite Kévin se retrouve à la lutte pour recrocher sur l’anneau. Dans le même temps, le vent regrimpe et nous avons maintenant 35 noeuds et le spi toujours non bridé par le tangon ! Le bateau roule bord sur bord et à la barre je sens que je ne vais pas tenir très longtemps.
Enorme coup de roulis et voilà le bateau qui part « au tas » avec violence, éjectant Kévin par dessus bord mais accroché aux filières (ses mains s’en souviennent encore !) Bien souvent la tête sous l’eau il ne lâche rien lorsque de mon côté, j’essaye de redresser le bateau en choquant de la drisse qui bien sûr ne vient pas … Drisse bloquée, bateau couché, Kévin dans l’eau ça devient tendu !! Après 4 minutes, on arrive enfin à ramener Kevin à bord qui doit aussitôt se remettre à son poste pour remettre le bateau dans l’axe. On y arrive je ne sais pas comment et franchissons la ligne en mode « rodéo » quasi fausse panne. Bien sûr dans l’opération, nous avons perdu des places mais 7ème à l’arrivée reste vu les circonstances un résultat plus que satisfaisant (les autres n’ont pas été épargné non plus avec un véritable concours de figures libres!) Tout aurait bien pu s’arrêter là si Kévin avait lâché la filière et vu l’état de ses mains, j’aurais compris.
Bref, sur cette duo rien n’est jamais joué et je dois remercier autant Tanguy Leglatin en début d’épreuve que Kévin Tritschler sur la 2ème partie qui ont vraiment « tout donné ».
Je retiens aussi que cette année « Léon » était vraiment le plus rapide surtout au près où avec les réglages très vrillés des voiles All Purpose on s’est retrouvé sur le grand parcours de 45 miles au près dans 12 à 18 nds de vent entre Concarneau et Belle-Ile à terminer en match racing avec « Realax » le 1er A 35 qui nous rendait environ 2 minutes par heure !
Derrière, les Sun Fast 3200 sont restés menaçants car vraiment très bien menés notamment par Daniel Andrieu sur « Cifraline », Francis Chabeau et Alexandre Derozières sur RCX , Laurent Tilleau et Jean-François Hamon sur « Groupe 2 UF ».
Les autres JPK ne sont pas loin non plus avec au final 5 bateaux dans les 10 premiers. « Bidourick » d’Alain Le Roux et Geneviève Levaillant , « Cavok » de Patrick et Anne Farcy, « Whalala » de Benoit Champenac et Yves Salé.