Bol d’Or Mirabaud Genève 11-12 juin 2016

« Eole 7 » le JPK 998 ACVL de Maxime Ballanfat, vainqueur du Bol d’or 2016 en catégorie TCF2.

Un grand merci à Maxime de m’avoir invité ce WE à venir participer au Bol d’or Mirabaud sur son JPK 998 .

Une première pour moi de naviguer sur le Lac et la découverte d’une autre façon de naviguer dans des vents très très légers, compliqués à comprendre avec une succession d’enchainements qu’il ne faut surtout pas rater. A chaque coin du lac un vent différent avec son lot de pièges qu’il faut déjouer. A bord, la machine est bien huilée et à l’image de Maxime l’équipage est non seulement très sympa mais aussi très affuté avec beaucoup d’expériences cumulées. Il faut avant tout bien partir et surtout ne pas se faire masquer au départ qui va être lancé « à l’anglaise » et sous spi. Une petite frayeur dans les 30 secondes quand le X 34 à notre vent envoie son pépin en nous abattant sur le museau. Coup de barre, envoi éclair du spi et hop on trouve un trou de souris pour s’échapper avec la 1ère risée. Le vent de 12/14 nds nous déhale à bonne vitesse. Le 998 optimisé pour le lac avec grand mât, BDF boomerang et surface de voile colossale trace vraiment et fait jeu égal avec les Psaros 33 quille basculante ou Luthy 10m véritable bombe du lac !
Je pense à ce bateau qui n’a pas été retenu pour le Tour de France à la voile 5 ans plus tôt et je me dis que c’est dommage car la carène est vraiment géniale. La remontée du lac de 70 km se fait par séquences successives tantôt côté France du Lac tantôt côté suisse. Le vent tombe, refuse, passe dans le nez. Les manoeuvres se passent bien et tous les choix de bords sont discutés .
On décide de tenter un coup à gauche sur le final de la remontée au près avant le passage de la barge. C’est tendu un moment car nous sommes vraiment seuls sur l’option. Au final, ça passe et même très bien. A mi-course nous sommes tjs au contact des machines plus sophistiquées qui nous rendent beaucoup de temps et à priori nous sommes non seulement 1 dans notre classe mais aussi bien devant sur l’overall. Il est 16h 43 et on passe enfin la marque mais à 0.1 nds ! Le vent est totalement tombé et nous sommes collés à présent. C’est sûr, cet endroit du lac est magnifique avec côté Suisse les vignes en terrasses et côté France les Alpes enneigées au sommet qui tombent à pic dans l’eau du lac. C’est beau mais nous on veut vite sortir de cette nasse surtout que derrière ça revient gentiment. Patient, il faut être patient et exploiter au mieux le peu d’air qu’il y a. On repart avec le spi plat plus facile à faire « voler » mais on le garde je pense trop longtemps. Nos copains de la remontée se détachent et on reste longtemps impuissants avant de retrouver un peu de carbu. Relancer le bateau et surtout ne pas l’arrêter dans ces 2 à 3 nds de vent . A la jumelle, ça scrute les moindres rides sur l’eau et à partir de Thonon les Bains nous voià de nouveau dans la bonne dynamique. Un joli « pif paf » à l’endroit et on décroche « 50eme Hurlants » ( !!) un de nos sérieux concurrents dans la classe. A partir de là, ça va être le sans faute tactique et tous les coups seront faits à l’endroit. Le tonnerre gronde à la tombée de la nuit et on se prépare à du changement. Et oui du 3 nds de l’AR on se retrouve rapidement avec 15 nds dans le nez. Maxime, pourtant le patron, est n° 1 sur le bateau et il gère bien sa plage avant pourtant sans filières (!). Dans la « bassine » ça suit nickel avec Raymond, Nicolas, Jean-Luc et Jean-Michel. Avec l’enchainement qu’on a réalisé ces dernières heures on sent bien que nous sommes dans le coup. Le grain est bien géré et enfin l’arrivée se profile avec un dernier près mollissant dans « le petit lac » (partie arrivant sur Genève).
3H30 du matin on passe la ligne fatigués et heureux. Le coup de canon a été pour nous …

JP

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