Tour de Corse 2022 / 2 JPK sur le podium !

Arnaud Vuillemin et son équipage remporte l’épreuve sur le JPK 1080 “Aileau” .

Manu Santelli complète le podium sur “Manuréva” son JPK 1030.

Bravo les amis, belle bagarre et joli score à l’arrivée !

Voici le récit de Manu :

C’est parti pour le Tour de Corse en équipage, qui renait après deux années d’absence. A bord du JPK 1030 MANUREVA Calvi : Manu (barre) Edouard (GV) JB (régleur) et Romain (numéro 1). On se mesurera à des bateaux plus gros : MAT 1180, ITA 11.98, X362, JPK 1080, First 44.7…

Après plusieurs jours de pluie sur Bonifacio, le ciel se découvre et il fait déjà chaud. Petit temps au près au départ, on attend de l’Ouest vers Ajaccio jusqu’au Cap Corse puis des petits airs sur la côte Orientale. Le vent rentre au pied de l’emblématique falaise calcaire 15mn avant le départ, timing parfait. La ligne est grande, on prend le meilleur départ et on pique à droite vers la côte. C’est le bon bord, tout le monde suit. Au passage de la première pointe le X362 nous vire dessus, obligé de monter over layline et ça passe à droite avec le vent qui monte à 10 nœuds: les gros bateaux allongent et on perd un peu de terrain. Pas grave c’est juste le début !

Passé le Golfe d’Ajaccio le vent tombe, l’Ouest annoncé ne se montre pas et on finit par toucher du Sud Est à Cargèse. On peut enfin glisser, alternant A2 et Code 0. Ça commence à rentrer plus fort avant Calvi, on passe sous A4 et on prend une grosse survente à la Revelatta. On empanne vers le large dans 25 nœuds, le bord bâbord est très difficile avec la mer. La fatigue nous fait affaler, empanner sous génois puis continuer sans spi le temps de reprendre des forces. On surfe quand même à 12 nœuds mais on sait que les copains gagnent du terrain en glissant sous spi symétrique.

Au petit matin on croise juste devant le X362 (encore lui !) alors que la majorité de la flotte à déjà passer la Giraglia. Comme il y a peu d’air de l’autre côté, tout est à faire. On enroule la pointe sous J1.5 avant de prendre une risée à 18 noeuds le long de la côte quand les autres bateaux évoluent dans 3-4 noeuds de vent à un mile: 3 places en réel en 15 minutes !

On garde la droite en allant vers Bastia mais le vent tombe complètement. On tente une option à la côte pour toucher du vent d’Ouest qui redescend. Scénario improbable mais à 16h00 une risée à 15 nœuds nous permet de repartir sous spi quand tout le monde est au près dans 4 nœuds. On recolle encore au paquet. La nuit difficile dans très peu d’air. On réussit à trouver une veine d’air à un mile et demi de la côte et on arrive à aller plus vite que le vent (entre 6 et 7 nœuds) en serrant au max avec le Code 0. Au bout de trois heures à ce rythme l’emmagasineur s’avoue vaincu et part en morceaux… On continue sous A3, ça marche plutôt bien malgré un vent parfois complètement absent : on va plus vite que le vent, il faut attendre la prochaine risée pour repartir. A ce jeu là on sort en tête des bateaux poursuivants, et en attendant de l’Ouest fort sous Porto Vecchio, on continue à glisser sous A2.

La transition entre le léger flux de Nord et l’Ouest fort est super délicate : on voit un bateau de croisière monter vers nous au portant. Ça y est ça moutonne et on prend le spi dans les barres de flèches, ça devrait repartir… Sauf que la mer est carrée à cause du courant, on ne touche pas le nouveau vent et le bateau s’arrête dans le clapot. On regarde avec incrédulité le 44.7 traverser la même zone au vent sans trop de problèmes et on s’imagine que les autres vont faire pareil. C’est très dur pour le moral à 10 miles de l’arrivée ! Tant bien que mal on repart et ça y est, ça souffle à 20 nœuds jusqu’à Bonifacio. On ballaste, toute la toile dessus, et le bateau passe incroyablement dans la mer, mieux que les copains. Ce ne sera que du gain là où on pensait encore se faire reprendre.

On coupe la ligne après 49 heures de course, le résultat met du temps à tomber mais on termine 3eme en IRC. Un beau podium car on a tout donné, avec plusieurs bords absolument magiques où le bateau nous a épaté. Comme d’habitude à l’arrivée on avait envie de repartir pour un tour !

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