Récit de course du vainqueur Eric Merlier, JPK 1030 “Telemaque 3”
Cette année, les conditions météo étaient sportives et nous n’avons pu courir que 3 côtiers sur les 4 jours. La première course que l’on appelle la grande course et qui par tradition nous fait rentrer de nuit au port a donné le tempo.
La zone de départ est fixée en rade nord, le vent d’Est bien en place à 20 noeuds avec des bonnes claques. Le parcours nous est communiqué au dernier moment… et nous courons avec les duos. Signal d’avertissement on y est, c’est parti ! Premier plaisir, je vire en tête à la bouée de dégagement avec les copains duos et solos, juste derrière, le parcours nous fait descendre le long du Frioul sous le vent de l’île. C’est spiable mais relativement court. En solo, on doit gérer son énergie, je ne spie pas, les deux 1010 en duos spient et descendent plus rapidement que moi, mais chez les solos ça ne spient pas donc pas de changement de stratégie. Arrivé au sud du Frioul, c’est parti pour du louvoyage au près dans une mer très courte et profonde. Ca monte à 22-26 noeuds en permanence GV haute et J2, je reprends sur les 1010 mais les choix tactiques nous dispersent pour nous regrouper au vent de Riou, là, ILOGAN qui est descendu assez nord, a pris de l’avance, je suis au contact de TELEMAQUE 2 (mon ancien bateau) avec Maxime Sorel qui est venu donner un coup de main à Sébastien Henry. On vire Riou et on va pouvoir spier, la mer est totalement désordonnée et ça monte, on a des claques à 30. Je connais l’endroit c’est très très chaud entre les îles, il ne faut pas se rater. Je longe quelques minutes en ciseau Riou, pour bien préparer mon spi et avoir de l’angle au cas ou ça refuserait proche de l’île Maïre (je ne veux pas empanner dans cette zone et sur ce champ de bosse)…. Grand spi en tête J2 sur le pont ça pousse grave, tiens je viens de voir 14 noeuds sur le loch, rafale à 28 noeuds, tout est sous contrôle. Après Maïre, il faut lofer beaucoup, pas certain que ça tienne sous spi, mais bon pour le moment je peaufine ma trajectoire pour limiter les perturbations de l’île qui sont copieuses ! Télémaque 2 est en vrac sur mon tribord (rupture de la balancine), je suis à nouveau 2ème derrière le duo de folie des deux Pierre. Allez départ au tas pour ces deux là aussi. Je sais que ça va être chaud je m’éloigne au maximum mais ça y est je me suis fait cueillir moi aussi, gros vrac je remets les safrans dans l’eau, ça repart et 5OOm plus loin, rien à faire encore en vrac, je remets à nouveau les safrans dans l’eau et j’affale dès que possible pour finir avec le J2, je coupe la ligne en cherchant les flachlight de la bouée derrière ILOGAN. Première course gagnée, deuxième jour pas course, troisième jour un côtier que je remporte. Et pour le dernier jour, encore un côtier, le vent est West maintenant, il est déjà fort et très rafaleu. Départ rade nord, je ne suis pas bien placé et subis un peu, mais je m’accroche, mon pote Richard et son 1030 WALILI est quelques longueurs devant à la marque au vent, il perd un peu de temps pour abattre, je me glisse entre la bouée et lui et je pars pour faire monter le spi, je drisse, il est en tête, je lâche la drisse pour border et il redescend de 3m je n’ai pas bloqué le taquet ! Ça pousse déjà fort et il y a 3 mètres de drisses à reprendre maintenant, je m’arrache sur le winch, il est presque en tête mais je dois reprendre la barre, des grosses rafales avec de gros changement d’angle nous arrive dessus, c’est la guerre, les IRC 1-2-3 qui naviguent eux aussi en rade nord subissent les mêmes phénomènes, ça part au tas dans tous les sens, là-bas ça chalute… Je suis sur la panne, il est hors de question d’empanner dans des conditions comme ça. C’est chaud et c’est à mon tour de partir au tas, je repars et affale en urgence, le Frioul est proche, c’est dangereux. Le spi est en bas, le tangon aussi, J2 en l’air, on continue …. WALILI aussi s’est fait un gros vrac mêlé avec un coquetier mais il s’en est sorti, ouf … Dans sa mésaventure, il a perdu le nord et fait une erreur de parcours, il jette l’éponge. Je passe la ligne et je termine la SNIM sur 3 victoires et remporte le championnat SOLO MEDITERRANEE au passage. Je vais pouvoir remettre le vélo et la WINDSURFER dans le bateau pour profiter de Porquerolles hors saison maintenant !