ArMen Race USHIP et Nuit de l’ArMen USHIP du 10 au 13 Mai 2018

Par Jean-Pierre Kelbert

Au fil des années, l’ArMen Race est devenu une épreuve majeure dans le circuit des régatiers avec en cumulé tous les ingrédients de la réussite.

Un parcours simple de plus de 300 nautiques depuis La Trinité puis passage des bouées virtuelles situées à l’occidentale du phare d’Armen à la pointe Bretagne et avant une descente de 100 milles jusqu’à l’île d’Yeu marquant le retour sur La Trinité .
Une organisation sans faille de la SNL de la Trinité avec un directeur de course compétent, Hervé Gautier et un directeur de club, Antoine Croyère qui insuffle une vraie dynamique à son équipe.
Un plateau relevé et fourni avec toutes les classes de l’IRC mais aussi des Class 40 et des multis.
Pour ma part, j’avais le choix entre naviguer sur le JPK 1180 «Custopol » mené par François Lamiot en l’absence de Gery Trentesaux ou en classe double sur le JPK 1080 «Bouznik’» de mon pote Francois Valraud .
Ce sera en double et l’idée est de faire mieux que l’an dernier où on finissait 2ème avec Kevin sur mon «Leon » aujourd’hui entre les mains de Peter Mac Whinnie aux US.
Il y a 42 bateaux dans la classe et le niveau est top et très homogène. Il va falloir gérer pas mal de séquences différentes avec cette météo de transition et en effet après le célèbre «départ à l’anglaise » c’est au près qu’on attaque le gâteau. 10/15nds soleil, l’entame est plutôt cool mais sur «Bouznik’» la carbu est juste «correcte» et c’est sur des œufs qu’on navigue avec notre «petit génois» de transat. Aux Glénans, le score est moyen et la mistouffle annoncée est bien là. Grosse rotation à droite puis du très mou le tout dans le courant au milieu des cailloux ! Dans le moment le spi porte à peine mais le vent annoncé donne du «costaud» pour la prochaine séquence. De fait, ça rentre en milieu de nuit; 15 puis 20 puis 25 nds et plus, ça droppe surtout que l’angle a 135 du réel est optimal pour aller vite mais aussi très sollicitant. A la barre, j’ai le beau rôle (même si je trouve que les safrans décrochent un peu trop) quand François régule en permanence à l’écoute. Clairement à cette allure le régleur contrôle le bateau tout autant que le barreur et au bout du bord le bilan est positif car on s’est remis dans le match avec notamment l’Ofcet 32 «Black mamba », le Sunfast 3600 de mon meilleur ennemi Alex Ozon et Le Figaro 2 « Sailing anarchy» qui font course devant. Entre les 2 bouées UShip d’Armen, la mer est grosse et au bon plein il faut s’accrocher aux filières pour rester sur le bateau. A la barre, François «secoue le guidon» pour éviter les «gros talus» mais ça se passe bien. Clairement, nous sommes dans le passage dur de la course et cela risque de clairsemer la flotte. Comptablement 14 bateaux vont abandonner dans notre classe et pour beaucoup dans ce tronçon du parcours.
Le retour vers l’île d’Yeu va se dérouler dans sa 1ère partie au bon plein viril favorable à l’Ofcet et au Figaro (mais «Bouznik’» aime aussi cette allure) puis sous spi serré et se terminer «sur les portières» avec le code 0 tout neuf (désolé François !) utilisé over range. Atterrissage bord à bord avec «Black mamba » l’Ofcet qui navigue vraiment propre ! C’est toujours top de se retrouver comme ça a une demi longueur après 30 h de course. Le dernier jibe est foireux (plus le vent est léger et plus c’est compliqué) et trop tardif. On ouvre la porte à l’Ofcet qui en profite pour s’échapper. Restons calmes, on les reverra ! A bord tout va bien. Il faut savoir que François est excellent cordon bleu et il a préparé lui même les menus dont les fameuses «paupiettes», un régal !
Côté sommeil, en revanche c’est maigre, trop maigre avec des conditions toujours changeantes ou agitées nous sommes touS les 2 un peu «cuits» au passage de l’île d’Yeu .
Pourtant le vent est mou et demande d’être dessus car à priori la course va se jouer dans la prochaine transition. Quelques micros siestes feront l’affaire pour tenir jusqu’à l’arrivée. Génois, code 0, spi tout y passe pour accrocher le bon wagon. Toujours en match avec «Black mamba » on joue le placement sous les nuages pour attraper les risées. Notre coup à gauche avant Hoedic va nous placer du bon côté de la bascule même si nous allons faire notre mini boulette au passage de la grande Éolienne située en pleine mer. Cet obstacle est balisé par 4 bouées qu’il faut passer aux extérieurs. L’une d’elle nous échappe et «Black Mamba » nous le signale illico à la VHF!!
Empannage cata pour vite rebrousser chemin face courant et contourner la dernière bouée Sud ! Bref 10 mn bêtement perdues mais le bateau va vite et nous sommes dans la bonne spirale.
L’arrivée approche, encore 15 milles .
“Francois, on va bientôt empanner. Oui mais là j’ai lancé le repas donc soit on jibe maintenant soit après! Le nuage à gauche est tentant. On jibe maintenant”. 5 mn plus tard, le nuage nous donne 5 nds de mieux et 30 de refus, le rêve car c’est du très gros gain ! L’Ofcet va prendre 10 mn. Derniers milles sous pression car on sait que ça va jouer très serré en compensé avec Le Figaro et le SF d’Alex (à ce moment on le croyait plus devant). Ca mollit, ça refuse, le spi est étripé à bloc pour “faire la ligne”. Ça y est top chrono, il faut faire les calculs.

A priori, le danger ne viendra pas des petits ratings car le vent mou a plus impacté la flotte 6/15 milles derrière. Grand perdant, «Ogic» , le JPK 1010 de Fabrice et Calou longtemps en course pour le podium et qui se retrouve englué à 20 milles de l’arrivée.

On termine donc 2 derrière “Black mamba” (dont le rating est 20 points plus bas ) qui a mérité sa victoire mais devant «Louise et Thelma» le SF et Le Figaro 2. Nous sommes très contents de notre course et du résultat (même si désormais on m’appelle « Le Poulidor de la voile » car depuis 2 ans, je n’enchaîne que des 2ème place !)
Merci François, c’était top de régater ensemble …

Dans les autres classes, le 1180 a mené 98% de la course mais le coup de pétole dans la baie de La Trinité a été fatal quand le «Mach 45 » est arrivé en milieu de nuit avec de l’air .
Une 2ème place qui a aussi le goût de la victoire car comme au Spi Ouest France où « Courrier » termine 2ème derrière le TP 52 un peu hors classe, le Mach 45 magnifique proto, est aussi un bateau hors categorie avec quille basculante et dérives.
Donc, une 1ère course offshore du 1180 parfaitement satisfaisante car il bat tous les concurrents de l’IRC 1 donc le redoutable «Lannael » vainqueur overall du dernier Fastnet et bateau ultra typé pour ce genre de parcours .
A saluer aussi la victoire en IRC 3 du JPK 1010 « Delnic » de Patrick Rousselin.
Rendez vous l’an prochain …

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