Bonjour à tous,
Je vous ai quittés quelques heures avant de franchir la ligne d’arrivée, 20/ 30 miles avant l’ilet Cabrit.
Je reprends le fil de cette fin de course. Le vent reste soutenu autour de 20 nds et le bateau glisse bien malgré les nappes de sargasses qui se densifient à l’approche de l’île.
Bientôt la terre défile sur mon tribord, ce sont les 1ers feux depuis le Cap Finisterre.
C’est un moment fort de voir apparaître la terre après une telle traversée et l’émotion est bien là. Je rase la pointe de l’île matérialisée par le phare de l’îlet Cabrit, lofe de 30° et active le WP du Diamant.
La mer est plate sous le vent de l’île, le bateau est stable et bien calé à 10/12 nds, sous grand spi à 130° du vent réel, le bateau « dépote ». Je viens d’échanger depuis mon iPhone avec Jacky qui m’attend aux anses d’Arlet sur « Equilibre » de Sail Paradise.
Je rase le rocher du Diamant, massif et très impressionnant dans la nuit noire. Ca refuse et des claques me malmènent un peu. Je garde mon spi le plus tard possible et vide ma dernière bouteille de rhum, pour toujours limité mon temps de course car bientôt les derniers bords se profilent au près cap sur la bouée d’arrivée de Mitan. Je croise « Equilibre » cris de joie, projecteur, corne de brume. C’est trop bon de retrouver ceux qu’on aime…
Le départ me semble encore si proche et pourtant tellement de choses vécues…
Je vise la cardinal nord de Mitan, ça y est la ligne est franchie.
Tout s’enchaine et j’arrive au ponton où un super comité d’accueil m’applaudit chaleureusement. Je ne boude pas mon plaisir.
Fleurs, direct un verre de ti punch dans les mains, Sophie, mes amis et aussi ma cousine Liz qui me fait la surprise d’être là. Je suis ému et heureux. Ca y est, c’est fait ! Quelle course, que de souvenirs déjà. Alex est là bien sûr, quel régatier, quel vainqueur .
La course, je l’ai perdue dans les 3 premiers jours et je n’ai jamais réussi à effacer ce débours de 25/30 miles du Cap Finisterre.
Aucun regret, j’ai donné tout ce que je pouvais par la suite pour revenir. J’y ai sincèrement cru jusqu’à 2 jours de l’arrivée mais le « Sapristi » était trop coriace.
1h 40 sera l ‘écart entre Alex et moi !! Ce n’est pas passé loin !!
Un grand merci à mon ami Hervé qui m’avait préparé à gérer ma nav et toujours en soutien en cas de problème.
Merci à la famille et les amis qui m’ont envoyé tous ces messages de soutien et d’encouragement. A mes enfants toujours présents avec moi. A Quentin et l’équipe du chantier pour m’avoir préparé un bateau 100° fiable. Évidemment à Jacques, notre génial architecte car ce 1030, quel bateau !
Après quelques heures de sommeil, nous allons accueillir les 3 et 4èmes solitaires, également sur JPK 1030. Stéphane Bodin qui a mené 10 jours et a persisté trop longtemps sur une route directe et termine 15 minutes devant Hervé Chataignier qui réalise une course splendide également.
Les 1ers doubles sont arrivés quelques heures après les 1ers solos. « Solenn » le JPK 1080 de Ludovic Gérard et Nicolas Brossay rafle la mise, sans doute, devant le 1010 « White Spirit ».
Pour le chantier, le score est au top et ça compte aussi.
Il est temps maintenant de profiter des douceurs Caraïbes. Merci de m’avoir suivi dans cette transat , recevoir des messages depuis le bord était un pur plaisir.
Vive l’aventure !!
JP