Jean-Pierre Kelbert : « On a une bonne étoile » Ouest-France 28/03/2016

Recueilli par Jacques GUYADER

Spi Ouest – France Destination Morbihan. Vainqueur de l’épreuve en IRC2, le Constructeur-navigateur surfe sur une insolente réussite depuis un an.

Savez-vous combien de bateaux de votre chantier participent au spi ?
Non je dirais une vingtaine… 22 ? ah oui, quand même, c’est pas mal.

Auriez-vous imaginé un jour qu’un bateau portant votre nom et votre patte gagne Sydney-Hobart dans sa catégorie et finisse 2e toutes catégories ?
Non ! Au départ de l’histoire de notre chantier, on n’était pas pari pour faire des miracles. On avait juste une idée en tête, on espérait qu’elle était bonne, et on se disait que l’aventure méritait d’être vécue. On a dessiné ce bateau avec Jacques Valer et une équipe de shaper qui fabriquaient des planches à voile avec moi. On ne s’est jamais projeté très loin, mais quand on regarde en arrière, il faut reconnaître que les choses se sont bien goupillées. On a une bonne étoile depuis le début. c’est surtout la rencontre avec Jacques Valer, l’architecte, qui est l’élément fort. On est bien complice, on a une super équipe au chantier… De là à imaginer que l’on gagnerait un jour la Sydney-Hobart…

Vous étiez à bord lors de l’épreuve en plus
…Oui. Courir cette épreuve mythique c’était une idée de Gery Trentesaux. ce qui prouve au final que ce bateau, le JPK 10.80, si c’est un bateau très performant en IRC en France et sur les courses du Rorc (Fastnet), il n’y avait pas de raison qu’il ne le soit pas sur une Sydney-Hobart.

Le bateau avait déjà gagné le Fastnet au printemps…C’est dingue ! En plus on gagne overall, c’est-à-dire toutes catégories. Ce que l’on aurait aussi probablement fait avec l’autre bateau, Courier du Léon, si on avait pu naviguer avec là-bas, car c’était un bateau mieux préparé. Mais il faut dire que les équipages de Gery sont toujours de haut niveau. Il est bien entouré avec Alexis Loison à la tactique et François Lamiot, excellent barreur, qui, en plus, dessine les voiles All Purpose. Tout gagner sur une saison en IRC, je me demande comment on va faire pour faire mieux l’année prochaine.

Ces excellents résultats en IRC ont-ils des conséquences sur l’activité de votre chantier ?
Déjà, on n’a pas à prouver que les bateaux marchent bien puisque les résultats sont-là. Après les bons résultats sur les courses internationales ont des effets sur les marchés étraners pour nous, c’est clair. Il a trois ans, on ne vendait quasi exclusivement qu’en France, aujourd’hui, les quatre derniers bateaux que l’on a livré sont pour des Anglais, des Irlandais, et les quatre prochains aussi. En plus ce sont pour des bons navigateurs qui vont gagner des courses, dont faire de la pub… on est dans un cercle vertueux. Cela profite aussi aux autres modèles du chantier, destinés ceux-là à la croisière.

Combien de bateaux fabriquez vous par an?
Là on est sur un volume d’une vingtaine de bateaux par an.

Et quelle est la part des JPK 10.80 là-dedans ?
En ce moment on ne fait presque plus que ça. On doit donc être à une quinzaine. Mais, on a concentré la fabrication sur ce modèle car on avait une grosse demande. Mais on va lancer un nouveau bateau de 39 pieds spécialisé pour les courses IRC.

Vous avez gagné la 3e manche et vous allez remporter le Spi Ouest-France en IRC 2
…Oui, samedi matin, on a fait une super manche, il y avait pas mal de vent, on a fait des pointes à 19 nœuds sur le dernier bord… c’était génial. On avait un autre bateau dans les pattes, le J112 de Didier Le Moal qui était redoutable, surtout sur les parcours banane. Mais on a réussi à le contenir, mais c’est vrai qu’on a couru que trois manches.


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